samedi 15 novembre 2025

Des coussins de belle-mère

 

Ah, ce fameux « coussin de belle-mère » ! Son nom seul fait sourire, tant il évoque une ironie tendresse : qui oserait s’asseoir sur ces boules hirsutes, armées de mille aiguilles acérées comme des gardiennes inflexibles ? Certes, ses épines, fines et acérées, dissuadent toute étreinte trop familière. On imagine aisément la grimace du distrait qui, séduit par sa rondeur apparente, oserait s’y abandonner… La nature, ici, a son humour : elle offre un siège, mais le garnit de piques pour rappeler que la beauté se mérite parfois !


Pourtant, malgré, ou grâce à cette armure redoutable, le coussin de belle-mère séduit irrésistiblement le regard. Ses formes généreuses, presque sculpturales, s’étalent,, avec une élégance géométrique, sur les sols caillouteux. Ses côtes bien dessinées, striées de motifs symétriques, captent la lumière et jouent avec les ombres, comme une œuvre d’art abstraite posée là par un peintre minimaliste. Et puis, il y a ces touffes de poils dorés, ces « cheveux » jaunes ou brunâtres qui couronnent ses aréoles, lui donnant des allures de vieux sage coiffé par le vent du désert.


En novembre, quand la plupart des plantes se préparent au repos hivernal, lui, reste debout, imperturbable. Il défie la sécheresse, le froid, et même l’indifférence des passants pressés. Ses couleurs, ce vert bleuâtre, presque métallique, rehaussé de reflets dorés, contrastent avec la grisaille des galets et la terre craquelée. Il devient alors une oasis visuelle, un point d’exclamation dans le paysage


Et que dire de ses fleurs, quand elles daignent apparaître ? Discrètes, presque timides, elles émergent comme un secret bien gardé entre les épines. Roses, jaunes ou blanches, elles rappellent que cette plante, sous ses airs revêches, cache une douceur insoupçonnée.


Le coussin de belle-mère, en somme, est une leçon de résilience et de paradoxes. Il enseigne que la beauté peut se nicher dans l’austérité, que la protection n’exclut pas la grâce, et que même dans les milieux les plus hostiles, la vie sait se faire remarquer, à condition de savoir regarder. Alors oui, il pique, il intimide, mais il fascine. Et c’est bien pour cela que les passants, malgré tout, s’arrêtent… pour l’admirer de loin.

Si vous souhaitez découvrir quelques photos 

de fleurs en automne, 

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https://ombreetsoleil.blogspot.com/



2 commentaires:

Elisabeth a dit…

Je connais ces coussins de belle mère, je n'en ai pas dans mon jardin. Merci pour les photos et les renseignements en-dessous de chacune. C'est très bien écrit. Bon week end.

Corin a dit…

C'est un plaisir de découvrir cette plante avec tes magnifiques photos ! Bonne soirée . Amitiés cordiales