samedi 13 septembre 2025

La visite du pigeon ramier

 


Devant ma maison, un arbre mort se dresse comme un sentinelle oubliée, ses branches noueuses dessinant des silhouettes fantomatiques contre le ciel du crépuscule. Pourtant, malgré son apparence désolée, il semble exercer une étrange fascination sur un pigeon ramier au plumage gris-bleuté, strié de reflets irisés. Chaque soir, vers dix-huit heures, l’oiseau revient, ponctuel comme un rendez-vous secret. D’où vient-il ? Quel mystère le pousse à choisir cet arbre dépouillé, alors que la forêt voisine offre tant de perchoirs vivants et accueillants ?


Je l’observe, immobile, depuis ma fenêtre. Il s’installe avec une grâce tranquille, sautillant de branche en branche, comme s’il inspectait chaque recoin de ce bois mort, chaque écorce fissurée. Parfois, il s’arrête, la tête légèrement penchée, comme s’il écoutait un appel lointain ou guettait un signe invisible. Ses yeux, d’un rouge profond, brillent d’une lueur presque pensive sous les derniers rayons du soleil. Est-ce la nostalgie d’un nid disparu, ou l’espoir têtu de voir revenir une compagne ? Peut-être attend-il simplement que la nuit tombe, profitant de la quiétude de ce poste d’observation pour surveiller les alentours avant de s’envoler vers un dortoir plus sûr.



Les soirs d’été, quand l’air est lourd de chaleur et que les cigales ont cessé leur chant, son roucoulement doux et régulier berce le quartier. On dirait qu’il dialogue avec l’arbre, comme pour lui rappeler qu’il n’est pas tout à fait mort, qu’il abrite encore, le temps d’un instant, une étincelle de vie. Je me surprends à imaginer son histoire : a-t-il perdu son partenaire ? Cherche-t-il un nouveau territoire ? Ou est-ce simplement la routine d’un oiseau solitaire, fidèle à un rituel dont lui seul connaît le sens ?


Parfois, je me demande si cet arbre ne symbolise pas, pour lui, une forme de résistance. Malgré son absence de feuilles, il reste debout, offrant un abri improbable. Et le pigeon, lui, y trouve peut-être une forme de réconfort, une parenthèse avant de rejoindre les siens. Car, au fond, n’est-ce pas là une belle métaphore ? Même dans ce qui semble sans vie, il y a toujours place pour un peu d’espoir, pour une présence qui donne un sens à l’attente.


Et puis, il y a ces soirs où il s’envole brusquement, les ailes battant avec puissance, comme s’il avait enfin reçu la réponse qu’il attendait. Alors, je me prends à espérer, moi aussi, qu’il reviendra demain, et que peut-être, un jour, il ne sera plus seul sur ces branches.


Si vous souhaitez découvrir quelques photographies 

des fleurs de l'althéa suivez ce lien :

https://ombreetsoleil.blogspot.com/



3 commentaires:

Régis a dit…


J'ai admiré tes belles photos de cet oiseau que tu as super bien photographié . Bonne soirée et bon week-end . Amitiés

Alin a dit…

J'ai beaucoup aimé tes jolies photos ; Bonne soirée . Cordialement

Félix a dit…

Je trouve cette série originale . Jolies photos . Bonne journée . Cordiales amitiés