samedi 27 septembre 2025

Des numéros indicatifs

 

Heureusement, les rues ne se contentent pas de porter un nom, aussi évocateur soit-il. Elles s’enrichissent de ces petits chiffres, parfois discrets, parfois flamboyants, qui transforment une simple adresse en une véritable signature. Ces numéros, apposés sur les façades, ne sont pas de simples indicateurs : ils racontent une histoire, marquent un territoire, et donnent à chaque maison, chaque immeuble, une identité propre au sein de l’agglomération.

Certains numéros se font remarquer par leur originalité. On en trouve gravés dans la pierre, peints à la main sur des carreaux de céramique colorés, ou même forgés dans le métal, comme des œuvres d’art miniatures. D’autres, plus modestes, se cachent derrière une végétation grimpante ou sous l’ombre d’un auvent, invitant le passant à une petite chasse au trésor visuelle. Parfois, ils sont accompagnés du nom de leur propriétaire d’autrefois, d’une date, ou d’un symbole, une étoile, une fleur, un animal — qui ajoute une touche de mystère ou de nostalgie.

Ces numéros personnalisés sont bien plus que des repères pratiques. Ils témoignent de l’attachement des habitants à leur lieu de vie, de leur désir de marquer leur présence dans le paysage urbain. Un numéro peint à la main, un peu penché, peut évoquer des décennies d’histoire, tandis qu’un chiffre moderne et épuré reflète peut-être une rénovation récente ou un goût pour le design contemporain. Ils créent aussi des points de repère affectifs : « Tu sais, c’est la maison avec le 12 en forme de coquillage ! » ou « Le 7 bis, celui avec la plaque en cuivre… »

Et puis, il y a ces numéros qui détonnent, qui surprennent, qui font sourire. Ceux qui semblent sortis d’un conte, comme un « 3 et demi » ou un « 24 ter », ou ceux qui, par leur taille démesurée ou leur police extravagante, attirent immanquablement le regard. Ils rappellent que derrière chaque porte se cache une vie, une mémoire, une singularité.


Ainsi, grâce à ces numéros, parfois standardisés, parfois fantaisistes, les rues deviennent bien plus qu’un simple réseau de circulation. Elles se transforment en un livre ouvert, où chaque adresse est une page à découvrir, une invitation à lever les yeux, à s’arrêter, et à voir la ville autrement.

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quelques clichés de goélands, 

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mercredi 24 septembre 2025

Le ciel en septembre

 


En septembre, le ciel est au dessus de la cime des arbres ! Oui, le ciel s’étire en une vaste toile d’un bleu profond, presque transparent, où se dessinent çà et là des nuages blancs, légers comme des plumes emportées par le vent. Ces nuages, épars et délicats, semblent flotter sans hâte, comme s’ils savouraient les derniers instants de la douceur estivale avant que l’automne ne s’installe pleinement. Le soleil, encore généreux, baigne les paysages d’une lumière dorée, adoucissant les contours des collines et des vignobles du Sud.


L’automne, dans cette région, est une saison de grâce. Il ne s’impose pas avec brutalité, mais s’invite en douceur, par touches subtiles. Les matinées sont fraîches, mais les après-midis conservent une chaleur enveloppante, presque rassurante. Les champs de lavande, désormais fanés, laissent place à des teintes plus chaudes : les ocres des terres labourées, les rouges des feuilles de vigne qui commencent à se parer de leurs habits d’automne, et les verts persistants des pins et des cyprès, qui résistent encore et toujours aux caprices du temps.


Les odeurs aussi changent. L’air est chargé des parfums de la garrigue : le thym, le romarin et la sauge libèrent leurs arômes sous les rayons du soleil, tandis que les figues mûrissent en silence, alourdies par le sucre. Parfois, une brise légère apporte une pointe d’iode depuis la Méditerranée, rappelant que la mer n’est jamais bien loin.


C’est une période où le temps semble suspendu, comme si la nature retenait son souffle avant de plonger dans l’hiver. Les villages, aux maisons de pierre blonde, s’animent encore de marchés colorés, où s’étalent les dernières tomates gorgées de soleil, les courges aux formes généreuses et les raisins noirs, promesses de vin nouveau. Les terrasses des cafés restent remplies de rires et de conversations, et les anciens, assis sur les bancs des places, profitent de ces journées pour échanger des souvenirs, bercés par le chant des cigales, de plus en plus rare.


L’automne, dans le Sud, est une fête pour les sens. Il offre un spectacle de couleurs, de lumières et de parfums, comme un dernier cadeau avant que la nature ne se repose. Et chaque année, c’est avec une pointe de nostalgie, mais aussi d’émerveillement, qu’on assiste à ce ballet saisonnier, où le ciel bleu de septembre reste le plus fidèle des compagnons.

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de jets d'eau, suivez ce lien :

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samedi 20 septembre 2025

Une plante grasse

 

Depuis quelques années, j’ai développé un véritable attachement pour les plantes grasses, ces végétaux résistants et fascinants qui peuplent mes rebords de fenêtre et mon balcon. Parmi elles, une espèce en particulier retient mon attention : une petite merveille que je multiplie avec succès par bouturage. À en juger par ses feuilles charnues, sa croissance vigoureuse et sa facilité à s’enraciner, je suis presque certain qu’elle appartient à la famille des Sedums — ces plantes succulentes si appréciées pour leur rusticité et leur diversité.


Le bouturage est une méthode de multiplication végétative qui me passionne, car elle permet de créer de nouveaux plants à partir d’un simple fragment de tige ou de feuille. Pour mes Sedums, la technique est d’une simplicité déconcertante : il suffit de prélever une tige saine, de la laisser sécher quelques heures à l’air libre pour que la coupure cicatrise, puis de la poser sur un substrat léger et drainant. En quelques semaines, les racines apparaissent, et une nouvelle plante voit le jour. C’est une expérience gratifiante, presque magique, qui me rappelle la résilience et la capacité d’adaptation du monde végétal.


Si vous aussi vous cultivez des Sedums ou d’autres succulentes, n’hésitez pas à partager vos astuces ou vos découvertes. Après tout, le jardinage, même à petite échelle, est une aventure collective où chacun a quelque chose à apprendre et à enseigner.


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de cordage des pêcheurs, suivez ce lien :

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mercredi 17 septembre 2025

Des fleurs jaunes

 

Chaque été, mon regard est irrésistiblement attiré par les rudbeckias, ces magnifiques fleurs jaunes qui, telles des soleils miniatures, transforment mon jardin en un tableau éclatant de lumière et de chaleur. Leurs pétales dorés, légèrement recourbés vers l’extérieur, semblent capter chaque rayon pour le restituer en une douce lueur, comme si la nature elle-même avait voulu y déposer un fragment de ciel. Leur cœur sombre, presque velouté, contraste avec cette explosion de jaune, rappelant les astres qui ponctuent la voûte céleste.


Ces fleurs ne se contentent pas d’embellir l’espace : elles animent aussi les journées de leur présence généreuse. Les abeilles, attirées par leur nectar, bourdonnent autour en une valse joyeuse, tandis que le vent fait danser leurs tiges souples, ajoutant une touche de mouvement à ce spectacle déjà enchanteur. Leur résistance et leur longévité — elles fleurissent de juillet aux premières gelées — en font des compagnes fidèles, symboles de persévérance et de joie simple. 

Je les aime pour cette capacité à évoquer, en un seul coup d’œil, la chaleur des après-midis d’été, le parfum sucré des champs ensoleillés, et cette impression de bonheur tranquille que procure un jardin bien vivant. Elles sont bien plus que des plantes : ce sont des gardiennes de souvenirs, des messagères de lumière, et une invitation quotidienne à savourer la beauté éphémère mais renouvelée de la nature.



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quelques clichés du port du Barcarès,

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samedi 13 septembre 2025

La visite du pigeon ramier

 


Devant ma maison, un arbre mort se dresse comme un sentinelle oubliée, ses branches noueuses dessinant des silhouettes fantomatiques contre le ciel du crépuscule. Pourtant, malgré son apparence désolée, il semble exercer une étrange fascination sur un pigeon ramier au plumage gris-bleuté, strié de reflets irisés. Chaque soir, vers dix-huit heures, l’oiseau revient, ponctuel comme un rendez-vous secret. D’où vient-il ? Quel mystère le pousse à choisir cet arbre dépouillé, alors que la forêt voisine offre tant de perchoirs vivants et accueillants ?


Je l’observe, immobile, depuis ma fenêtre. Il s’installe avec une grâce tranquille, sautillant de branche en branche, comme s’il inspectait chaque recoin de ce bois mort, chaque écorce fissurée. Parfois, il s’arrête, la tête légèrement penchée, comme s’il écoutait un appel lointain ou guettait un signe invisible. Ses yeux, d’un rouge profond, brillent d’une lueur presque pensive sous les derniers rayons du soleil. Est-ce la nostalgie d’un nid disparu, ou l’espoir têtu de voir revenir une compagne ? Peut-être attend-il simplement que la nuit tombe, profitant de la quiétude de ce poste d’observation pour surveiller les alentours avant de s’envoler vers un dortoir plus sûr.



Les soirs d’été, quand l’air est lourd de chaleur et que les cigales ont cessé leur chant, son roucoulement doux et régulier berce le quartier. On dirait qu’il dialogue avec l’arbre, comme pour lui rappeler qu’il n’est pas tout à fait mort, qu’il abrite encore, le temps d’un instant, une étincelle de vie. Je me surprends à imaginer son histoire : a-t-il perdu son partenaire ? Cherche-t-il un nouveau territoire ? Ou est-ce simplement la routine d’un oiseau solitaire, fidèle à un rituel dont lui seul connaît le sens ?


Parfois, je me demande si cet arbre ne symbolise pas, pour lui, une forme de résistance. Malgré son absence de feuilles, il reste debout, offrant un abri improbable. Et le pigeon, lui, y trouve peut-être une forme de réconfort, une parenthèse avant de rejoindre les siens. Car, au fond, n’est-ce pas là une belle métaphore ? Même dans ce qui semble sans vie, il y a toujours place pour un peu d’espoir, pour une présence qui donne un sens à l’attente.


Et puis, il y a ces soirs où il s’envole brusquement, les ailes battant avec puissance, comme s’il avait enfin reçu la réponse qu’il attendait. Alors, je me prends à espérer, moi aussi, qu’il reviendra demain, et que peut-être, un jour, il ne sera plus seul sur ces branches.


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des fleurs de l'althéa suivez ce lien :

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mercredi 10 septembre 2025

Ciel au dessus de Vieille-Toulouse

 


Il y a quelque chose de magique à lever les yeux vers le ciel par une belle journée. Quand le soleil inonde l’horizon de sa lumière dorée, que les nuages s’étirent comme des voiles légers ou se dispersent pour laisser place à un bleu infini, je ne peux m’empêcher de m’arrêter un instant. C’est un moment de pause, une parenthèse où le temps semble suspendu.



J’aime observer les nuances changeantes du ciel : le bleu pâle du matin, presque timide, qui s’éveille avec les premiers chants d’oiseaux ; le bleu profond de midi, éclatant et généreux, qui invite à rêver ; ou encore les teintes roses et orangées du crépuscule, quand le soleil, avant de se coucher, pare le monde de couleurs chaudes et apaisantes. Parfois, des nuages cotonneux défilent lentement, dessinant des formes éphémères qui stimulent l’imagination un château, un animal, ou simplement une danse abstraite de lumière et d’ombre.



Le ciel clair, c’est aussi le souvenir des étés passés, quand, enfant, je m’allongeais dans l’herbe encore humide de rosée pour compter les étoiles avant qu’elles ne s’effacent à l’aube. C’est le vent léger qui caresse le visage, le parfum des fleurs portées par la brise, et cette sensation de liberté qui naît quand on se sent tout petit sous cette voûte immense.



Et puis, il y a ces jours où le ciel est si pur qu’on croirait pouvoir toucher l’infini. Les rayons du soleil filtrent à travers les feuilles des arbres, créant des jeux de lumière sur le sol, et tout semble plus vivant, plus vibrant. Ces instants me rappellent que la beauté est souvent là, juste au-dessus de nous, il suffit de prendre le temps de la contempler.



Que ce soit depuis le bord de l’étang, où l’eau reflète les nuages comme un miroir, ou en marchant dans les ruelles du village, où les toits des maisons se découpent sur fond d’azur, chaque regard vers le haut est une invitation à la sérénité. Le ciel, dans sa simplicité, nous offre un spectacle toujours renouvelé, et c’est peut-être pour cela que je ne m’en lasse jamais.


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