Ah,
ce fameux « coussin de belle-mère » ! Son nom seul fait sourire,
tant il évoque une ironie tendresse : qui oserait s’asseoir sur
ces boules hirsutes, armées de mille aiguilles acérées comme des
gardiennes inflexibles ? Certes, ses épines, fines et acérées,
dissuadent toute étreinte trop familière. On imagine aisément la
grimace du distrait qui, séduit par sa rondeur apparente, oserait
s’y abandonner… La nature, ici, a son humour : elle offre un
siège, mais le garnit de piques pour rappeler que la beauté se
mérite parfois !
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Pourtant,
malgré, ou grâce à cette armure redoutable, le coussin de
belle-mère séduit irrésistiblement le regard. Ses formes
généreuses, presque sculpturales, s’étalent,, avec une élégance
géométrique, sur les sols caillouteux. Ses côtes bien dessinées,
striées de motifs symétriques, captent la lumière et jouent avec
les ombres, comme une œuvre d’art abstraite posée là par un
peintre minimaliste. Et puis, il y a ces touffes de poils dorés, ces
« cheveux » jaunes ou brunâtres qui couronnent ses aréoles, lui
donnant des allures de vieux sage coiffé par le vent du désert.
En
novembre, quand la plupart des plantes se préparent au repos
hivernal, lui, reste debout, imperturbable. Il défie la sécheresse,
le froid, et même l’indifférence des passants pressés. Ses
couleurs, ce vert bleuâtre, presque métallique, rehaussé de
reflets dorés, contrastent avec la grisaille des galets et la terre
craquelée. Il devient alors une oasis visuelle, un point
d’exclamation dans le paysage
Et
que dire de ses fleurs, quand elles daignent apparaître ? Discrètes,
presque timides, elles émergent comme un secret bien gardé entre
les épines. Roses, jaunes ou blanches, elles rappellent que cette
plante, sous ses airs revêches, cache une douceur insoupçonnée.
Le
coussin de belle-mère, en somme, est une leçon de résilience et de
paradoxes. Il enseigne que la beauté peut se nicher dans
l’austérité, que la protection n’exclut pas la grâce, et que
même dans les milieux les plus hostiles, la vie sait se faire
remarquer, à condition de savoir regarder. Alors oui, il pique, il
intimide, mais il fascine. Et c’est bien pour cela que les
passants, malgré tout, s’arrêtent… pour l’admirer de loin.
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